refuge 7

Publié le par paul geister

Camille regagnant la corvette dans un canot mouillé  pour la récupérer, fut félicitée par les garçons, alors qu’elle demandait à Peter de calmer ses ardeurs. Celui-ci montrait des sentiments plus qu’amicaux à l’égard de la jeune femme.

Derrière, la colossale citée du livre faisait disparaître ses flèches dans les nuées. Des arcs et des ogives, confondaient des styles doriques, romains, romans, gothiques flamboyants et Le Corbusier.

Des acanthes, des festons, des étoiles, des rinceaux, des rosaces ornaient les façades. L’épure des bâtiments, l’architectonique étaient si variées qu’il était difficile de repérer à quelle époque on avait à faire. Mais Kévin, qui connaissait Saint Pierre de Clages pour en avoir étudié les plans au centre de loisirs en fit un descriptif détaillé à ses amis.

-         Là-bas, l’immense bâtiment qui se perd dans la brume des cieux, c’est la maison du livre. Les arcs infléchis et en accolade masquent d’immenses couloirs, des arrières salles où d’infinis rangés de livres s’alignent sagement à la vue du nonchalant visiteur. Les frises des architraves sont somptueuses et s’étagent tous les trois cents mètres dans ces lourdes paraboles qui décorent les dessous des faux frontons. Au-delà, on peut voir une longue suite de bâtiment dont les flèches voisinent celles de la maison du livre : ce sont les anciennes rues de l’église. Au-delà, près de ces façades aux colonnes ioniques, torsadées, avec ses immenses Neptune et tritons qui rappellent les palais de saint Petersbourg et l’Ermitage de Catherine la grande : c’est la place de l’église. Elle est gardée par des contre-forts et des fossés qui fortifient et défendent l’entrée vers la crypte. Une première enceinte gardée par des barbacanes, puis un pont-levis donnent l’accès à l’intérieur de l’enceinte. Ensuite des redoutes, des places d’armes rentrantes cachant des meurtrières, des courtines, des poternes ferment l’accès conduisant à la demi-lune qui protège les restes de l’église romane.

Une fois, qu’ils eurent accosté au port avec leur barque, ils se dirigèrent vers la citée avec un mélange de peur et de respect, d’espoir et de doutes.

Derrière eux, un point noir surgi de l’horizon attira l’attention de Steven :

-         Du mauvais temps se prépare !

-         Tu ne crois pas si bien dire, continua Kévin. C’est Sargo et sa flotte venu pour détruire la dernière cité des livres. Vite. Nous devons prévenir le grand conservateur en chef afin qu’il mette en branle toutes les défenses de la place-forte.

Ils perdirent un temps fou à la barbacane. Les gardes ne laissaient passer quiconque ne voulait se soumettre aux mots fléchés force 4 du cruciverbiste Laclos. Une fois la grille terminée la herse se leva et ils eurent accès au pont. Là quelques contre-pétries de routine furent proposées, comme : manger une grande salade avec une escalope, aller à pied en chine, du lapin à la mandarine, car les habitants de St pierre goûtaient autant les joies des lettres que les fastes des festins.

Enfin un des gardes, adepte de Michaux, daigna les conduire dans la grande salle du bâtiment du rectorat. Ils s’inclinèrent devant la grandeur du grand conservateur en chef et lui expliquèrent rapidement la raison de leur venue.

Le conservateur parti dans un éclat de rires, suivi de près par ses conseillers.

-         Sargo croît que le premier livre est le centre du pouvoir car sa reliure d’or est celle de l’animal sacré qui permit au peuple d’expier ses pêchés. Oui, la peau tannée d’or du taureau ailé a endossé le pêché du monde. Mais malheur à celui qui s’en empare. Il en deviendra le gardien à jamais. Quant aux tablettes du destin, seule une longue vie d’érudition et de sacrifices permet d’en tirer bénéfice et cela n’est sûrement pas le pouvoir que recherche Sargo. Laissons le venir à sa chimère !

Publié dans jeux d'écriture

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